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Une chronique de Réjean Tremblay s'attire les foudres sur Twitter

PUBLICATION
Carl Vaillancourt
8 février 2021  (22h08)
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Réjean Tremblay s'est attiré les foudres des internautes sur Twitter depuis sa diffusion vendredi.

Parmi les personnes qui ont vivement critiqué ce dernier en qualifiant ses écrits de racistes, l'ancien journaliste du Montreal Gazette Christopher Curtis fait partie du lot. Il en a profité pour fusiller d'autres chroniqueurs du Journal de Montréal avec une publication incendiaire.

Reconnu pour sa prise de position contre la Loi 21, l'ancien journaliste s'attaque ouvertement à d'autres chroniqueurs qui abordent des sujets identitaires sensibles. Conscient qu'il pourrait s'exposer à des poursuites s'il venait à nommer des noms, il s'est gardé une gêne.

Il n'a pas été le seul à s'insurger contre les propos tenus par le chroniqueur du Journal de Montréal, puisque le chroniqueur au 91,9 Sports, Marc-Olivier Beaudoin, ne s'est pas caché pour vivement critiquer son collègue, puisque Réjean Tremblay signe des chroniques à la radio sportive montréalaise.

Dans un article publié sur les différentes plateformes du Journal de Montréal, Réjean Tremblay a profité de sa tribune pour critiquer la perte d'identité de ce qui était par le passé le repaire des canadiens-français, les Canadiens de Montréal.

On parle ici de cette période faste où le Tricolore accumulait les titres de la Coupe Stanley durant deux ou trois décennies et où les joueurs vedettes étaient francophones.

Disons que le début de l'article n'y va pas de main morte pour critiquer les partisans de la Sainte-Flanelle. Certains y voient une notion de racisme, d'autres y voient un appel au patriotisme, mais où se trouve la vérité? Fort probablement entre les deux!

« Donc, tout va bien puisque pourvu qu'on «gaaaagne», le CH pourrait faire jouer 20 Chinois et ce serait parfait.

Remarquez que si la KHL réussit à convaincre les Chinois de se mettre au hockey, ça se peut qu'on se retrouve avec 20 représentants de ce pays dans 20 ans », peut-on lire dans sa chronique intitulée Un amour à sens unique qui a été diffusée le 5 février dernier.

Le Journal de Montréal en a profité pour modifier ce passage tel que vous pouvez le constater. Pourquoi avoir retiré le nom de Fang Wong pour illustrer le propos du chroniqueur?

Il faudrait demander aux avocats du Journal de Montréal. Fort à parier que le téléphone a sonné dans la salle de presse. Le correctif a été apporté par la suite de façon à ne pas viser un individu en particulier. Heureusement, certains internautes ont réalisé une capture d'écran permettant d'avoir le passage initial.

Ce qui peut agacer dans le propos, c'est la pointe d'hostilité dans le propos envers la communauté chinoise. Imaginez qu'un membre de la communauté sino-québécoise porte le nom de Fang Wong! Serait-il justifié de s'en prendre à quelqu'un parce qu'on ne s'identifie pas à l'équipe de hockey de son enfance? Disons que ça n'a tout simplement pas sa place.

En lisant l'article, il est facile de comprendre que Réjean Tremblay s'ennuie de l'époque où la Sainte-Flanelle était un rassemblement de Québécois ou de joueurs francophones qui partageaient des similarités avec la communauté québécoise de souche.

L'organisation montréalaise a perdu de son lustre au cours des dernières années sur la patinoire. Après avoir raté trois fois les séries éliminatoires lors des quatre dernières années, la Sainte-Flanelle s'est qualifiée de façon in extremis grâce à une refonte du portrait des séries l'été dernier.

L'ajout de quatre équipes par conférence a permis au CH d'obtenir un accès aux éliminatoires, alors que l'équipe aurait été éliminée sans cette modification.

Quand Réjean Tremblay signe cette chronique, on y perçoit une frustration et un mépris profond de ce qu'est devenue l'organisation des Canadiens de Montréal depuis une vingtaine d'années. Il vit encore au rythme des années des Béliveau, Richard, Lafleur; tous des héros québécois qui avaient le CH tatoué sur le coeur.

C'est un peu comme les lecteurs qui se remémorent les journalistes qui prenaient la peine de vérifier les faits avant de pondre des âneries dans un journal papier. La vérification des faits a abandonné certains chroniqueurs comme le Tricolore a abandonné le fait français. Dans les deux cas, les deux continueront de répéter les mêmes erreurs.

« Le Canadien est tout près du sommet dans la Ligue nationale. Pour la première fois en cinq ou six ans, l'équipe ne fait pas honte à ses fans. Et surtout ses fefans », peut-on lire d'entrée de jeu dans sa chronique.

D'abord, le Tricolore a terminé au sommet de sa division en 2016-2017, soit il y a quatre ans. Certains m'accuseront de vouloir amplifier pour une année ou deux, mais un vrai journaliste expose des faits. Même si l'auteur est désormais chroniqueur, il a été journaliste auparavant.

Ici, c'est plus le caractère méprisant du terme fefans qui irrite les yeux. Chaque partie, les partisans prennent la peine de s'arrêter un instant pour regarder et écouter le match des Canadiens. Au-delà du manque de repaires liés aux origines francophones, ils sont en mesure d'apprécier le produit mis sur la glace.

Est-ce que le fait qu'il n'y ait pas suffisamment de Québécois dans l'alignement irrite? La réponse est oui!

Toutefois, le hockey est plus qu'une question d'identité nationale. C'est aussi un divertissement nécessaire aux yeux de plusieurs durant un confinement où tous doivent être cloîtrés dans leur domicile dès 20 heures (ou 21h30 pour ceux en région éloignée).

Si une chose est certaine, Réjean Tremblay a raison lorsqu'il évoque que le symbole que représentait le Tricolore aux yeux des francophones s'est estompé tranquillement pour laisser place à une beige copie d'une entreprise, dont seul le profit l'intéresse. Si les activités sont lucratives, c'est parfait!

Aucun compte à rendre aux amateurs, puisque ceux-ci sont présents à chaque match. Force est de constater qu'il est vrai que le partisan de la Sainte-Flanelle fait partie des plus fidèles de la Ligue nationale de hockey.

Sans affirmer que la direction de l'organisation montréalaise ne veut rien savoir, le fait français et le sentiment d'appartenance qui l'unit avec la communauté francophone et québécoise de souche qui a fait la force de ce marché depuis sa création au début des années 1900 n'est tout simplement pas une priorité.

La journée où les profits s'évaporeront parce que les partisans seront tannés de ne pas se reconnaître, la vision changera. C'est un cycle! D'ici là, on espère que le débat pourra être basé sur des éléments factuels plutôt que sur l'état d'âme d'un chroniqueur.

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