Jonathan Drouin deviendra une superstar dans la LNH
Quelle énigme que représente l'attaquant du Canadien Jonathan Drouin.
Échangé contre Mikhail Sergachev en juin 2017, le Québécois de 6 pieds et 183 livres s'amenait à Montréal avec le potentiel de devenir la vedette québécoise que l'équipe n'avait pas connu depuis fort longtemps et qui aurait également rappelé les époques de gloire du Bleu-Blanc-Rouge.
Or, ce n'est pas exactement ce qui s'est passé.
En effet, le numéro 92 s'est de toute vraisemblance mis trop de pression sur les épaules à son arrivée dans l'alignement du CH, alors qu'on l'a vu fréquemment vouloir tenter des jeux à l'emporte-pièce, précipiter ses décisions trop rapidement ou encore prioriser l'aspect offensif de la partie au détriment de la défense.
Bref, au moment d'écrire ces lignes, le natif de Sainte-Agathe n'a pas les allures d'une superstar, d'autant plus que sa plus haute production en carrière (53 points à deux reprises) lui octroie plutôt un statut de simple joueur de deuxième trio, ce qui ne serait pas si mal au premier coup d'oeil, mais qui est insuffisant lorsqu'on connaît toute l'étendue du potentiel énorme que possède l'ailier gauche.
Ce potentiel, il est attribuable aux campagnes tout simplement exceptionnelles qu'il a connues de 2011 à 2014 lors de son passage avec les Mooseheads d'Halifax dans la LHJMQ. 242 points, dont 70 filets, en seulement 128 parties, c'est tout près de deux points par partie alors qu'il pouvait affronter des joueurs plus âgés que lui et ce, soir après soir!
Cette production hors du commun lui avait d'ailleurs valu le troisième rang au total au repêchage de 2013, derrière Nathan Mackinnon de l'Avalanche et Aleksander Barkov des Panthers, ainsi qu'un rang devant le défenseur des Jackets, Seth Jones.
En étant entouré de tels joueurs lors de sa sélection, en plus d'avoir fait la pluie et le beau temps dans les rangs juniors, il était donc normal de voir en Jonathan Drouin toutes les qualités nécessaires pour devenir une vedette dans le meilleur circuit de hockey professionnel au monde.
Toutefois, à 25 ans, ce n'est plus ce qui semble se dessiner au large pour l'attaquant du Tricolore, alors que bien des partisans ont même perdu patience à son égard.
Ceci étant dit, il y a un Québécois bien connu dans l'entourage du Canadien qui est toujours d'avis que Jonathan Drouin deviendra la vedette tant espérée et disons qu'il possède de bons arguments, lui qui fut un de ses anciens coéquipiers :
Zachary Fucale était le gardien de Drouin (et Mackinnon) pendant tout son passage dans le circuit Courteau et celui-ci avait un message clair pour les partisans pessimistes.
C'est que selon lui, il s'agit d'une formalité de voir Drouin s'élever au rang de superstar dans un avenir rapproché :
« Jo, il a le potentiel pour devenir une superstar. Et il va en être une! »
De ce fait, l'ancien choix de deuxième tour en 2013 de la Sainte-Flanelle avait un argument de taille pour ceux qui comparent le parcours de Nathan MacKinnon, qui est présentement rempli de succès dans la LNH, à celui un peu plus nébuleux de Jonathan Drouin :
Fucale a poursuivi son entretien en s'adressant directement aux partisans :
« Si le parcours de Jonathan est un peu moins rapide, ce n'est pas un problème. Les gens ne devraient pas avoir peur. Ils ont vu ce qu'il pouvait faire. Ils devraient juste être optimistes avec un gars comme ça. Les amateurs devraient se compter chanceux de pouvoir compter sur Drouin dans leur équipe, car c'est tout un joueur de hockey. »
« Si les gens l'avaient oublié, ça me fait plaisir de leur rappeler que Jo est un joueur incroyable. C'est juste une question de temps dans son cas! »
Avant de conclure, permettez-moi d'apporter un fait particulier à la progression de Jonathan Drouin.
En début de campagne, j'avais réalisé un exercice dans le but de constater si le Québécois pouvait toujours répondre aux attentes placées envers lui.
En analysant la progression des autres vedettes du repêchage de 2013, que ce soit pour MacKinnon, Barkov, Jones, Lindholm, Horvat ou même Monahan, ces joueurs ont tous atteint des chiffres de vedettes à leur cinquième ou sixième saison dans la LNH et pourtant, on apprécierait tous avoir l'un de ces joueurs dans notre formation.
De ce fait, la saison 2019-20 aurait été la cinquième campagne complète de Jonathan Drouin si ce dernier ne s'était pas blessé sévèrement, ce qui lui a fait rater de nombreux mois d'activités, d'autant plus que les circonstances actuelles sont venues freiner la saison.
Or, avant de se blesser, Drouin se dirigeait vers une saison de 65 points, ce qui aurait été annonciateur d'une progression vers son rang de vedette.
À son retour au jeu, il ne fut pas en mesure de retrouver cette magie du début de la saison en raison, selon ce que certains ont avancé, qu'il ne s'était pas complètement remis de sa blessure.
Donc, l'an prochain, si le malheur ne s'abat pas de nouveau sur lui, il pourra enfin disputer cette cinquième saison si déterminante pour les produits du repêchage de 2013 et pourrait donc potentiellement connaître une progression offensive satisfaisante.
D'ailleurs, il faut savoir qu'un athlète se développe habituellement au maximum de son potentiel aux alentours de 27 à 29 ans, si bien qu'il reste encore bien du temps pour Drouin de devenir la vedette tant espérée.
Pensons simplement à Sean Couturier et Brad Marchand, qui sont devenus des machines offensives à respectivement leur septième et huitième campagne chez les professionnels.
Donc, ne perdez pas espoirs chers partisans, ce ne serait qu'une question de temps avant que Jonathan Drouin ne vous fasse vibrer à la hauteur de son immense talent!
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