Quinn Hughes, favori pour le Norris, sérieusement?
Depuis plusieurs années, la Ligue nationale de hockey a préféré remettre le trophée James Norris à un défenseur offensif.
Qui accumulait les points à une vitesse effrénée plutôt qu'au défenseur qui avait le plus grand impact dans son équipe. Cette situation pourrait se reproduire en 2021, alors que le nom de Quinn Hughes figure sur les lèvres de bon nombre d'experts pour faire partie des trois finalistes au prix, et ce, même si la saison est encore bien jeune.
Quinn Hughes figure au premier rang des pointeurs parmi les défenseurs du circuit Bettman jusqu'à maintenant avec une récolte de 16 points. C'est ce qui fait dire à certains experts ou amateurs que Quinn Hughes doit être considéré.
C'est à se demander si ce sont réellement des experts qui peuvent affirmer de tels propos? Certes, le jeune défenseur des Canucks de Vancouver possède des habiletés offensives indéniables quand vient le temps de le mettre sur la glace en avantage numérique, mais qu'en est-il de son jeu défensif?
Le défenseur des Canucks trône au sommet pour le pire différentiel de la LNH avec -12. Encore samedi soir, il a été victime de plusieurs erreurs qui ont menées à des chances de marquer ou des buts chez les Maple Leafs de Toronto.
Il va de soi que les Canucks ont perdu des piliers en défensive. D'abord, le défenseur Chris Tanev a pris la direction des Flames de Calgary tout comme le gardien de but étoile Jacob Markstrom.
Les Canucks de Vancouver sont méconnaissables en ce début de saison, eux qui ont accordé le plus grand nombre de buts à l'adversaire en 2021 avec 60.
À seulement trois reprises, la concession a concédé 60 buts ou plus à l'adversaire avant la 15e partie. Bien que la situation ne soit pas rose, on peut se consoler du côté des Canucks de Vancouver, puisqu'ils ont trouvé un moyen de remporter six parties jusqu'à maintenant, tout comme les Oilers d'Edmonton qui peuvent compter sur le duo le plus dynamique de la LNH en Connor McDavid et Leon Draisaitl.
Pour revenir à Quinn Hughes, les votes pour le trophée Norris se tiendront à la fin de la présente campagne. Si la situation défensive des Canucks ne s'améliore pas rapidement, les chances de Quinn Hughes de mettre la main sur le trophée James Norris, distinction remise au meilleur défenseur de la saison, s'évaporeront rapidement.
Toutefois, la Ligue nationale de hockey a souvent privilégié les défenseurs offensifs à ceux qui ont un impact positif sur les résultats de l'équipe.
En 2020, le défenseur Roman Josi méritait vraiment le titre de défenseur de l'année. Pour une des rares fois au cours des 10 dernières années, le véritable récipiendaire du prix l'a reçu. Il faut se souvenir que le défenseur Erik Karlsson avait mérité le prix en 2015.
Il avait été préféré à P.K. Subban et Drew Doughty. Pourtant, les deux finalistes avaient été dominants dans leur équipe respective. Les statistiques avancées permettaient de conclure que Karlsson se retrouvait loin derrière les deux.
C'est devenu populaire de prioriser les défenseurs qui accumulent les points à un rythme soutenu. À l'exception de la saison écourtée de 2012-2013, les défenseurs qui ont reçu la distinction comptaient tous plus de 50 points.
Seul P.K. Subban a remporté le Norris sans avoir atteint ce plateau, mais il avait néanmoins accumulé 38 points en 42 parties jouées lors de la saison écourtée de 48 rencontres en 2012-2013. Il est donc vrai d'affirmer que la LNH cherche à récompenser uniquement le caractère offensif des défenseurs.
À quand un prix pour récompenser le travail des défenseurs de l'ombre qui maintiennent des différentiels de +40? Certes, le différentiel n'est pas le meilleur outil pour évaluer le travail d'un défenseur, mais dans une ère où les statistiques avancées servent aux dépisteurs pour le repêchage.
Cet outil pourrait être utilisé quand vient le temps de comparer les accomplissements défensifs des joueurs. Même le Trophée Frank J. Selke est devenu une récompense pour un joueur de centre qui présente un bon différentiel et capable d'accumuler les points.
À quand un joueur de centre qui amasse moins de 30 points, mais qui limite la production offensive des gros canons comme Crosby, McDavid, Marner, Matthews, Draisaitl ou Pastrnak?
C'est une question qui mérite d'être posée, mais il faudrait revoir les paramètres des prix remis. Une chose est certaine, Quinn Hughes ne ferait pas partie des trois finalistes au trophée James Norris dans cet esprit.
On pourrait toutefois y retrouver un défenseur du Tricolore qui se retrouve parmi l'élite de la LNH dans plusieurs catégories de statistiques offensives comme le Corsi, le Fenwick, son différentiel et ses points (si on juge pertinent de conserver cet aspect)...
